Collecte des biodéchets : les restaurateurs parisiens mettent la main à la pâte

En 2016, les établissements producteurs de biodéchets seront considérés comme « gros producteurs » à partir du moment où ils dépasseront le seuil des 10 tonnes. La législation oblige cette catégorie à mettre en place une collecte sélective. Afin d’anticiper ce changement, une opération pilote a été menée en 2014 par le Syndicat national des hôteliers, restaurateurs, cafetiers et traiteurs (Synhorcat).

1500 salariés impliqués, 580 tonnes de déchets organiques récoltés et 40 000 m3 de méthane produits. Les chiffres annoncés suite à l’expérimentation de collecte de biodéchets, réalisée de février à novembre 2014 par 80 établissements parisiens, offrent un bel espoir à la filière. À partir du 1er janvier 2016, la collecte sélective de ces déchets sera en effet obligatoire pour tout producteur de plus de 10 t/an.1

Menée par le Synhorcat2, cette initiative est née dans l’esprit de Stéphane Martinez, un restaurateur engagé. Également vice-président de la commission qualité et développement durable du Synhorcat et co-fondateur de Moulinot – Compost et Biogaz, il souhaitait accompagner ses pairs dans le tri, la collecte et la valorisation de leurs déchets organiques. Durant sept mois, ces derniers ont ainsi été collectés par son entreprise pour être acheminés vers l’usine de méthanisation Bionerval, à Étampes (91).

42 restaurateurs continuent l’aventure

Fin 2014, lors d’une assemblée plénière présidée par Ségolène Royal, ministre de l’Écologie et du Développement durable, le Synhorcat a dressé un bilan positif de cette opération : « Ce dispositif a permis de déterminer les possibilités de tri et d’en valider les modalités pratiques. Les solutions pour le tri des biodéchets inventées par les restaurateurs servent aujourd’hui de référence.« 

Sur les 80 établissements pilotes, plus de la moitié ont décidé de continuer l’aventure malgré les freins économiques identifiés. En effet, si la collecte fait faire des économies aux services publics, elle représente en revanche un coût pour les établissements (250 € la tonne). Des réflexions sont engagées pour faire évoluer le financement, comme sur la suppression de la Taxe d’enlèvement des ordures ménagères (TEOM). Autre piste envisagée : Moulinot – Compost et Biogaz souhaite ouvrir son capital à hauteur de 10 % aux restaurateurs. L’objectif étant de leur redistribuer les bénéfices de l’entreprise, tout en leur donnant la possibilité d’être représentés et décisionnaires. À Paris, un modèle de filière locale de valorisation des biodéchets semble donc être sur le feu…

1 En application de la Loi issue du Grenelle II de l’Environnement.

2 D’un coût total de 308 000 €, l’opération a été financée par le Synhorcat, la Ville de Paris, la Région Île-de-France, l’Agence de l’environnement et de la maîtrise de l’énergie (Ademe) et l’Agence métropolitaine des déchets ménagers.

 

 

AT6 : Quel nouvel élan pour la valorisation des biodéchets ?

Les biodéchets sont sous les feux de l’actualité… notamment à travers l’obligation faite aux gros producteurs ou détenteurs de mettre en place un tri et une valorisation, et la généralisation de cette obligation. Les échanges promettent d’être riches lors de l’atelier 6, mercredi 23 à 16 h 30.

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