Les PME en marche vers le tri et recyclage de leurs papiers

En mars dernier, l’État a publié plusieurs décrets précisant les obligations des entreprises pour la gestion de leurs déchets. En plus des gros producteurs, qui doivent trier papier, métaux, plastiques, verre et bois, les PME devront toutes trier leurs papiers d’ici trois ans.

Une révolution est en marche dans le monde des PME. Un nouveau décret d’application de la Loi de transition énergétique les oblige depuis cet été à trier et recycler leurs déchets de bureau, tels que les papiers à usage graphique, les publications de presse, les livres, les enveloppes postales… (sous peine d’une amende administrative de 15 000 € maximum). Cette règle s’impose déjà depuis juillet aux entreprises de plus de 100 salariés. Celles de plus de 50 employés devront s’y astreindre à partir de janvier 2017 et celles de plus de 20 salariés en 2018.

De belles perspectives à la clé

De nombreux enjeux entourent cette mesure. Elle offre notamment la perspective de voir émerger des marchés inédits pour les professionnels de la collecte, à l’instar de Federec, qui constate un gisement supplémentaire de 200 000 tonnes à capter. Elle ouvre également la voie à de nouveaux acteurs, tels que Les Joyeux Recycleurs (porté par TriOBuro – cf. encadré), Recy’go (La Poste) ou encore certains spécialistes des fournitures de bureau.

Sur LesEchos.fr, les entreprises Élise et Easytri (TriOBuro), qui proposent chacune des offres locales de récupération et recyclage des déchets de bureau, se réjouissent conjointement de cette réglementation. La première y voit une opportunité pour se développer et compte doubler son activité d’ici 2018, tandis que la seconde planifie une augmentation de son chiffre d’affaires de 150 000 € (passant ainsi de 550 000 € prévus en 2016 à 700 000 en 2017).

Pédagogie, conseil et accompagnement

Tous deux s’accordent à dire en revanche que la tâche ne sera pas aisée. Cette mesure suppose en effet quelques efforts de la part des PME, en particulier la nécessité de changer d’organisations pour rendre plus efficient le tri des papiers. Sans oublier le surcoût que cela peut engendrer, notamment au niveau de la logistique et de la taxe d’enlèvement des ordures. Pour atténuer ces contraintes, les entreprises d’une même zone pourront par exemple se regrouper pour mutualiser leur collecte avec un seul prestataire. Pédagogie, conseil et démonstrations des bénéfices apportés seront par ailleurs essentiels dans leur accompagnement.

Plus de 100 000 sociétés sont concernées par ce décret, qui complète un dispositif plus large déployé en mars dernier : celui-ci vise également les gros producteurs de déchets, ainsi que les administrations et établissements publics de l’État (de plus de 20 personnes). Désormais, les principaux déchets valorisables sont donc couverts par une obligation de tri et de collecte séparée.

En savoir plus : www.service-public.fr/professionnels-entreprises/actualites/A10599

 

TriOBuro veut redynamiser la collecte des déchets de bureau

Cinq éco-organismes ont décidé d’allier leurs forces pour simplifier la collecte des déchets de bureau. Ils ont inauguré en mars dernier le projet TriOburo, dont l’objectif est d’accompagner des gestionnaires de déchets souhaitant développer une offre de collecte adaptée aux flux des activités de bureau.

Recyclum, initiateur du projet et spécialiste du recyclage des lampes et équipements électriques professionnels, s’est associé avec Ecologic (équipements de bureautique), Valedia (mobilier), Corepile et Screlec (piles et petites batteries). Tous les cinq mettront leur expertise à disposition des gestionnaires et mutualiseront notamment des moyens financiers pour étudier les freins et leviers nécessaires. La finalité étant de proposer aux PME une solution simple, clé en main, pour la gestion de leurs déchets de bureau. Quatre organismes ont été sélectionnés pour être soutenus par le collectif :

Ces quatre entités bénéficieront de soutien afin, par exemple, de créer et améliorer des contenants de collecte ou encore pour concevoir des outils de communications. Ce projet devrait permettre la création d’emplois locaux.