Automobile : les garagistes « roulent » pour l’économie circulaire

Depuis le 1er janvier 2017, les garagistes doivent proposer à leurs clients de réparer leur voiture avec des pièces neuves et d’occasion. Imposée par le décret n° 2016-703 du 30 mai 2016, cette obligation s’inscrit dans le cadre de la loi de transition énergétique et a pour but de favoriser l’économie circulaire.

Environ un million de véhicules sont mis au rebut chaque année en France, alors que beaucoup de leurs pièces sont encore en bon état. Afin de lutter contre ce gaspillage, les professionnels de l’automobile ont désormais l’obligation de proposer des pièces d’occasion à leurs clients, sous peine de s’exposer à une amende.

Concrètement, le consommateur doit maintenant être systématiquement informé de l’existence de pièces de rechange lors de la réparation ou de l’entretien de sa voiture, en se voyant présenter deux devis : l’un avec des occasions, l’autre avec des produits neufs. Carrosserie, feux, moteur, boîte de vitesse… les catégories listées dans le décret sont nombreuses. La mesure exclut cependant tout ce qui concerne la sécurité, tel que le système de freinage ou les amortisseurs.

Issus de l’économie circulaire, ces composants peuvent provenir d’un centre de véhicules hors d’usage (VHU) reconnu par l’État ou bien d’un établissement qui rénove selon les spécifications du fabricant. Dans ces deux cas, les éléments valorisés sont vérifiés, sécurisés et tracés, contrairement à ceux vendus sur des sites en ligne par des particuliers et des professionnels non agréés.

Un marché à 300 millions d’euros

Même si cette pratique existait déjà chez la plupart des réparateurs, la mesure du ministère du Développement durable a pour bénéfice de favoriser à la fois le pouvoir d’achat (les éléments d’occasions coûtent entre 30 et 70 % moins cher) et la transition énergétique, car elle encourage le réemploi des biens de consommation. En certifiant des centres VHU, elle donne aussi une garantie de sécurité supplémentaire aux consommateurs.

Estimé à 300 millions d’euros, soit 2 % du secteur des composants auto, le marché des pièces détachées issues de l’économie circulaire offre de belles perspectives aux professionnels. Cette loi devrait notamment leur permettre de doubler leur chiffre d’affaires en 2017.

Consulter le décret n° 2016-703 du 30 mai 2016 relatif à l’utilisation de pièces de rechange automobiles issues de l’économie circulaire