AT 4 – Vers une plus large exploitation du potentiel des CSR ?

Avec un gisement annuel d’environ 2,5 millions de tonnes en France, les Combustibles Solides de Récupération (CSR) recèlent un potentiel énergétique intéressant… mais fortement sous exploité. En prévoyant d’encadrer leur valorisation, la disposition 2971 de la Loi de Transition Énergétique enverrait un signal positif à de nombreux acteurs…

La LTECV représente une évolution qui pourrait accélérer la structuration d’une filière dédiée aux CSR, toujours considérés comme des déchets au niveau européen.

Fragments de bois, de carton, ou de films plastiques sélectionnés pour leur potentiel énergétique parmi les déchets non-recyclables, les CSR sont pour le moment majoritairement enfouis : seuls les CSR à haut pouvoir calorifique et à faible teneur en chlore et en métaux lourds sont utilisés en cimenteries.

Si ces exigences de qualité commencent à les positionner dans une logique de produit, leur plus large valorisation permettrait de segmenter le marché et d’élargir les rapports d’offre et de demande car les besoins des acteurs commencent à converger. En effet, substitués au fioul, au charbon ou au gaz dans des centrales de chauffe, ils pourraient constituer un levier intéressant dans le cadre de l’objectif de réduction de 30 % d’utilisation d’énergies fossiles à horizon 2030.

L’échelle locale, la plus adaptée

Malgré l’absence de visibilité à long terme sur le prix du kilowatt-heure électrique, et même s’ils ne constituent pas un « gisement miracle », les CSR offrent néanmoins des coûts constants et une relative pérennité : de quoi laisser envisager une valorisation dans des centrales de chauffe adaptées à l’échelle départementale. En effet, un périmètre de 30 à 50 kilomètres permettrait globalement de mettre en adéquation des gisements de 20 à 30 000 tonnes et des bassins de population de 300 000 habitants : de quoi assurer le fonctionnement de centrales de 5 à 10 Mégawatts.

Sans bien sûr détourner intégralement le gisement d’une valorisation matière, la disposition 2971 de la LTECV pourrait donc accélérer le développement d’une filière qui, en l’absence d’investisseurs, reste tributaire de subventions et d’incitations financières et fiscales pour fournir une énergie compétitive.

 

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