AT 6 – La collecte à la source, pierre angulaire de la valorisation des biodéchets

Si la Loi de Transition Energétique (LTECV) vise une valorisation de 55 % des biodéchets à l’horizon 2020, un million de tonnes restent « gaspillées » tous les ans en France : pour limiter l’enfouissement et l’incinération, la priorité est donc plus que jamais à la captation de ce gisement, qui représente environ 36 % des déchets des ménages, pour le diriger vers des solutions de compostage ou de méthanisation. Retour sur trois expériences de captation à la source aux résultats encourageants.

« Ne pas s’arrêter à la difficulté que représente l’habitat urbain dense en terme de collecte car le gisement y est important » : tel pourrait être le leitmotiv de l’agglomération lorientaise, du Synhorcat* ou encore du Smicval**. À des échelles variées et sur des périodes plus ou moins longues, tous ont mis en place des collectes séparatives des biodéchets dans un objectif de valorisation matière. À Lorient, où 100 % de la population est couverte depuis 2012, les 8 000 tonnes de biodéchets collectées chaque année assurent 2 600 tonnes de compost aux agriculteurs locaux. À Paris, de février à novembre 2014, 80 restaurateurs volontaires ont réussi à collecter 580 tonnes de biodéchets sans aucune perte de productivité. Dans le cadre du Smicval, qui regroupe 18 collectivités en Haute-Gironde, la plasticité des solutions de collecte, à la source ou en points d’apports volontaires, a permis de s’adapter aux territoires urbains et ruraux de façon satisfaisante, tant en terme d’impact environnemental que de coûts.

Résultats encourageants, pistes d’amélioration

Si ces expériences nécessitent des efforts de communication, de pédagogie, des consignes simples et la mise à disposition d’outils comme des sacs biodégradables ou des seaux ajourés, elles portent leurs fruits et ont même valeur d’exemplarité : une fois acquises, ces bonnes pratiques se diffusent et améliorent les résultats des autres formes de tri. La rentabilité de ces collectes séparatives à la source pourrait néanmoins être maximisée en privilégiant les démarches de compostage collectif en pied d’immeubles, plus impliquant en matière de biodéchets que les points d’apports volontaires, et en ne collectant les biodéchets que tous les quinze jours. Intervertir les fréquences de collecte d’emballages et des déchets ménagers résiduels pourrait également avoir un impact positif.

* Syndicat National des Hôteliers, Restaurateurs, Cafetiers et Traiteurs

** Syndicat Mixte Intercommunal de Collecte et de Valorisation du Libournais Haute-Gironde

 

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