Combustibles solides de récupération : une place à gagner

Les combustibles solides de récupération (CSR) constituent, en quelque sorte, une ressource nouvelle ! Ils doivent en effet faire leur place dans la politique déchets pour la France à l’horizon 2025. Issus du tri et du traitement plus poussé des déchets, les CSR sont la résultante paradoxale de plus de valorisation matière. Ils limitent le recours à l’enfouissement et fournissent de l’énergie de substitution au-delà des traditionnelles installations d’incinération.

La loi de transition énergétique (LTE) positionne la valorisation énergétique des déchets, quand ils ne peuvent pas être valorisés sous forme de matière. Cette valorisation ne s’entend que selon les meilleures techniques disponibles, et comme complémentaire aux autres filières de traitement. Aujourd’hui en France, la valorisation énergétique des déchets est très majoritairement opérée grâce à des installations d’incinération dédiées. Compte tenu des nouvelles orientations et des possibilités techniques du tri, il restera maintenant à exploiter un nouveau gisement potentiel constitué par les combustibles solides de récupération (CSR). Ce gisement est évalué dans le cadre de la préparation du Plan déchets 2014-2025 à 2,5 millions de tonnes par an.

Des voies à inventer

« Une partie pourra être orientée vers des cimenteries (1 million de tonnes) et le restant devra retrouver des voies qui n’existent pas encore aujourd’hui. L’objectif de l’atelier des Assises des déchets dédié à ce thème est d’apporter des réflexions sur les moyens d’atteindre les objectifs fixés dans la LTE pour la valorisation énergétique des déchets, en se focalisant essentiellement sur les CSR », explique Elisabeth Poncelet, de la Direction Economie Circulaire et Déchet de l’Ademe.

D’ores et déjà, au niveau local, des initiatives fleurissent. À Brest, par exemple, les Recycleurs bretons ont passé un accord avec Nautisme en Bretagne, qui regroupe 700 prestataires de sports nautiques, pour recycler les vieux bateaux. Unique centre de tri haute performance de Bretagne, l’usine des Recycleurs bretons produit 50 à 60 tonnes de combustible solide de récupération (CSR) par jour. Nautisme en Bretagne lui verse 5 000 € par an pour la collecte de ses vieux navires, qui sont transformés en CSR pour les fours des cimenteries.

CSR et économie circulaire

« Les CSR peuvent également participer de la dynamique de l’économie circulaire, reprend Elisabeth Poncelet. Ils constituent une ressource locale et stockable, contribuent au développement économique des territoires et à la compétitivité des entreprises françaises en diminuant leur facture énergétique. Ils participent ainsi activement à fidéliser l’industrie et l’emploi en France ». On considère ainsi que près de 3 000 emplois pourraient être créés pour produire le CSR et exploiter les unités thermiques dédiées. Autant de bonnes raisons pour que la production et l’utilisation des CSR s’imposent comme filières en développement.

 

AT4 : Trouver la juste place de la valorisation énergétique : production et utilisation de combustibles solides de récupération : une voie d’avenir ?

Au cœur du parcours « Focus sur les biodéchets et la valorisation énergétique des déchets », l’atelier 4 (mercredi 23 septembre, 10h30) étudiera la place des CSR dans les politiques déchets et énergie.

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