Projet Pyrog : Séché Environnement veut industrialiser la valorisation des CSR

La recherche dans le domaine des Combustibles solides de récupération (CSR) a le vent en poupe. Piloté par Séché Environnement, le projet collaboratif Pyrog vise ainsi l’expérimentation d’un nouveau type de valorisation des CSR. Il vient d’être labellisé Investissements d’Avenir.

Après un virage stratégique en 2015, Séché Environnement confirme sa volonté de devenir un acteur majeur de la croissance verte. L’entreprise souhaite développer de nouvelles technologies liées à la valorisation des déchets et plus largement à l’économie circulaire.

En association avec la startup ETIA, l’École des Mines d’Albi et celle de Nantes, Séché Environnement pilote le projet Pyrog, dont l’objectif est de tester au niveau industriel un type de valorisation des CSR inédit : la pyrogazéification. Labellisé par l’État, avec une aide de 1,7 M€ sur un coût global de 4 M€, ce programme est réalisé sur le site historique du groupe, à Changé (Mayenne), pour une durée de 36 mois.

L’accès à une électricité compétitive

La pyrogazéification est un procédé innovant qui convertit les CSR en un gaz de synthèse, appelé « syngas », lui aussi valorisable par voie thermique et électrique. Il permet donc de donner à ces déchets, auparavant promis à l’enfouissement, une seconde vie en tant que combustible. Le test en conditions industrielles de cette technologie est une première en France.

À terme, Séché Environnement souhaite déployer cette solution en France puis à l’étranger (notamment en Afrique). « La solution industrielle et reproductible issue de ce projet rendra un double service : permettre un accès à une électricité compétitive tout en assurant une valorisation des déchets.« 

Une nécessaire adaptation du cadre réglementaire

Cependant, comme le souligne le site Ecogisement, le développement industriel de cette filière et l’émergence d’un modèle économique attractif, notamment pour la voie thermique, vont de pair avec la mise en place d’un cadre réglementaire adapté. Autrement dit : la sortie du statut de déchet.

Une évolution loin d’être adoptée puisque si l’on en croit le média Actu Environnement, les critères permettant la sortie du statut de déchet pour les CSR sont toujours « en préparation« . Ceux-ci ne peuvent donc pour l’heure alimenter que des installations classées et habilitées à incinérer des déchets. Estimé par la Fnade à 2,5 millions de tonnes, le gisement potentiel des CSR risque ainsi d’être encore sous-exploité pendant un certain temps.

En savoir plus : www.groupe-seche.com/FR/le-projet-de-r-d-pyrog-labellise-investissement-d-avenir_113-actualite.html

Schéma processus projet Pyrog - Séché Environnement