Zéro déchet : San Francisco, un modèle pour les villes françaises

Le zéro déchet n’est plus une utopie pour les collectivités françaises. Mobilisées entre autres par les deux appels à projets « Territoires zéro déchet, zéro gaspillage » lancés par l’État, plusieurs dizaines de villes entreprennent des actions pilotes visant cet objectif. Beaucoup d’entre elles s’inspirent notamment de San Francisco, qui fait figure de modèle dans le monde sur ce sujet.

Une star du zéro déchet était en France en juin dernier. Invité d’honneur du festival Zero Waste, Robert Reed, représentant de la coopérative Recology, a prodigué ses conseils devant une assemblée conquise le 30 juin 2016. Cette venue a aussi été l’occasion pour le représentant du mouvement Zéro déchet d’animer des conférences dans plusieurs villes de France.

Ancien journaliste spécialisé dans les questions environnementales, Robert Reed est aujourd’hui le porte-parole de Recology. Créée en 1921, cette société accompagne depuis plus de 10 ans la ville de San Francisco dans sa démarche de réduction des déchets. Elle l’aide notamment à instaurer des programmes éducatifs et des services d’ingénierie innovants. Un partenariat plus que bénéfique, puisque la ville a diminué de plus de 80 % ses déchets incinérés et mis en décharge. Elle vise dorénavant les 100 % d’ici 2020.

Recology, source d’inspiration pour la France


Recology : l’atout zéro déchet de San Francisco… par mediatico_fr

Dans l’interview accordée à Mediatico, Robert Reed porte un regard optimiste sur la France. Pour lui, un véritable engouement soutenu par des associations, des citoyens et des collectivités émerge actuellement dans l’Hexagone, et le mouvement Zéro déchet aura énormément d’importance dans les 10 prochaines années.

L’expert s’appuie notamment sur plusieurs initiatives lancées par des villes françaises, comme Paris, qui teste en ce moment une expérience de collecte de biodéchets auprès de 80 restaurateurs, Roubaix, dont le poids annuel des déchets résiduels par habitant est passé de 243 kg à 58 kg, ou encore Strasbourg, qui souhaite atteindre un taux de recyclage de 55 % en 2020.

Strasbourg s’engage dans le « zéro déchet »


Strasbourg engagée dans le « zéro déchet » par France 3 Alsace

Aux quatre coins de l’Hexagone, le mouvement Zéro déchet est donc lancé. Selon Robert Reed, pour « transformer l’essai », les villes doivent maintenant mettre à plat leur modèle économique, en repensant l’organisation et les modes de collecte, le financement des bonnes pratiques, l’implantation d’infrastructures pour le compostage et la méthanisation… De quoi donner des idées aux 153 collectivités labellisées « Territoires zéro déchet, zéro gaspillage« , qui se sont engagées en 2014 et 2015 à réduire de plus de 10 % leurs déchets.