Le skipper Yvan Bourgnon toutes voiles dehors contre la pollution des mers

Le navigateur franco-suisse multirécompensé Yvan Bourgnon met le cap vers une nouvelle aventure : la lutte contre les déchets plastiques présents dans les océans. Grâce à une campagne de crowdfunding lancée fin 2016, il vient de récolter 150 000 € pour son projet de bateau Le Manta, une sorte de « camion poubelle des mers ». La pollution des mers sera l’un des grands thèmes abordés lors des prochaines Assises des déchets.

Avec près de 55 000 kilomètres parcourus et 230 jours de navigation au compteur, pour seulement deux chavirages, Yvan Bourgnon est ce que l’on appelle « un vieux loup de mer ». Mais au fil de ses nombreux périples, le skipper a (trop) souvent heurté des objets flottants non identifiés (Ofni). Écœuré par cette pollution qui tue les océans et sa faune aquatique, il a donc choisi de se hisser contre vents et marées face aux déchets plastiques.

En 2015, il a créé l’association The Sea Cleaners en collaboration avec Patrick Fabre (fondateur de l’ONG Oceanoplastic), Jérôme Vollet (designer et ingénieur naval) et Pierre Guyot (président de PressPartners SA). Objectif : concevoir un navire révolutionnaire capable de collecter des macro-déchets en haute mer et près des côtes. Prénommé Le Manta, le futur bateau tient son titre de la raie manta, un poisson filtreur des océans.

15 millions d’euros sur cinq ans

Ce quadrimaran de 60 m de long et 49 m de large pourra récupérer jusqu’à 300 m3 de plastiques. Il sera entre autres équipé d’une rampe de collecte de 72 m de large et d’un tapis roulant permettant d’acheminer les déchets vers des cuves. Une fois sur terre, ceux-ci seront transportés dans des unités de valorisation ou de recyclage.

Estimé à 15 millions d’euros sur cinq ans, le projet devrait franchir une première étape d’ici quelques mois : grâce notamment aux 150 000 € récoltés lors d’une campagne de crowdfunding, un prototype à l’échelle un dixième devrait voir le jour à la fin de l’année. Il faudra ensuite encore compter deux ans études pour qu’une première version du Manta soit à l’œuvre sur les flots. Yvan Bourgnon espère vivement que ce prototype fera ses preuves et pourra conduire au développement d’une flotte d’une centaine de navires comme celui-ci.

www.theseacleaners.org

Présentation 3D du navire La Manta