Enfouissement : comment ne pas aller dans le mur ?

L’atelier 9 des Assises des déchets promet d’être l’un des plus animés de l’événement. Le contexte est assez explosif, agité par la tourmente de la fermeture de la Chine à l’importation de certains déchets étrangers (rejointe par l’Inde et maintenant l’Indonésie), par la saturation des capacités de stockage et bien sûr par les ambitieux objectifs de réduction du stockage fixés par la loi.

Depuis quelques mois, les fédérations de professionnels des déchets alertent l’opinion sur la situation de saturation des installations de stockage. Un constat posé fin 2018 qui devrait se renouveler cette année, car les conditions n’ont pas changé : les filières de recyclage des matériaux recyclés restent à développer pour certains types de déchets, le gouvernement chinois a arrêté l’importation de certaines matières premières de recyclage, suivi aujourd’hui par les autres destinations antérieures des produits du recyclage, et la reprise économique par rapport à 2010, année de référence, amènent mécaniquement la hausse des volumes à traiter. Se greffe là-dessus la surtaxe de TGAP pour les volumes non autorisés.

Avec les limites posées à l’enfouissement, on a frôlé, dans certaines régions, l’asphyxie… Et l’état des lieux est très disparate selon les zones, qui toutes tentent d’imaginer des solutions, dans la perspective clairement annoncée par la loi de réduction de la mise en décharge : moins 30 % à l’horizon 2025 et moins 50 % pour 2030. Si cette ambition de réduction drastique est comprise et assumée par la plupart des acteurs, parce qu’elle sous-tend de nécessaires progrès en matière de prévention et d’amélioration du traitement des flux, la période transitoire que nous vivons est très inconfortable.

Les tensions actuelles vont donc sans doute s’installer, au moins à court terme, et pourraient devenir difficiles à supporter dans certaines parties du territoire. Il suffit d’un incident sur un incinérateur ou d’un délai rallongé pour la mise en service d’une nouvelle installation pour que la situation devienne explosive. D’autant que les objectifs nationaux devant être déclinés dans des plans régionaux qui ne sont pas encore prêts et les installations de valorisation de combustibles solides de récupération (CSR) ou prenant en charge des déchets recyclés tardent à émerger, certains pourraient être incités à profiter des zones d’incertitudes ou de flou ainsi créées.

L’atelier des Assises sera ainsi l’occasion à la fois de nourrir le débat, mais aussi de partager de premières adaptations de transitions ou de solutions. Grâce à une grande diversité d’interlocuteurs — collectivités comme la Région Normandie, industriels, associations, administration… —, cet atelier abordera les difficultés, les points bloquants et les particularités régionales; il envisagera quelques pistes raisonnables de sortie de crise.

Atelier 9 – Ne plus stocker, un vrai défi ! ; mercredi 2 octobre, 16h15