« Les Assises ? Une plateforme d’échanges très constructifs, comme un petit Grenelle… » – Isabelle MARTIN

Depuis la première édition, les industriels figurent au premier rang des partenaires des Assises Nationales des Déchets. Un choix d’implication fort, qui contribue à faire de l’événement ce qu’il est : de son élaboration et de ses évolutions, édition après édition, jusqu’à la qualité des débats qui s’y tiennent, explique Isabelle Martin, directrice des affaires réglementaires chez  SITA France.

 

Pourquoi selon vous les industriels choisissent-ils de largement participer aux Assises des Déchets ?

D’abord parce que toute activité produit des déchets et qu’il s’agit d’un domaine fortement réglementé toujours en évolution. Les Assises constituent un lieu unique d’information et de débat rassemblant les différents acteurs : le Ministère de l’environnement et ses représentants, les élus et techniciens des collectivités locales, les associations, les industriels et les éco-industriels. Il faut ainsi souligner que le public de cette manifestation est composé à plus de 70 % par des acteurs impliqués : à 40 % issus du secteur privé, à 15 % de l’administration et à 15 % des collectivités locales. Par ailleurs il n’est pas si commun de participer à deux jours de débats ouverts, voire  contradictoires permettant de dépasser les visions sectorielles  : …et qui est clôturé par  le Ministre apportant sa vision de l’évolution réglementaire et législative..

 

.Quel est l’apport spécifique de la vision des industriels aux Assises ?

Nous portons la voix des professionnels au moment de la conception et de la mise en œuvre de la manifestation au travers des sujets et des attendus . Nous avons été par exemple promoteurs de son ouverture à l’échelle européenne, indispensable puisque nous savons tous que la majorité des textes réglementaires qui nous concernent sont européens. À travers cette orientation forte, et réelle depuis plusieurs éditions, les Assises permettent de multiplier les  échanges avec la Commission, mais aussi de montrer ce que qui est fait dans notre pays, qui n’est pas toujours connu et reconnu, et donc de contribuer d’une certaine façon à l’image de la France. De même, nous insistons toujours pour que les réflexions ouvertes aux Assises soient associées à des problématiques d’actualité en rapport direct avec la réalité de terrain.

 

Comment se manifeste cette « approche terrain » ?

Les Assises des Déchets sont composées de deux types d’événements. Les séances plénières d’une part, où un sujet est abordé autour d’une table ronde où les différents acteurs expriment leur point de vue avec un jeu de questions- réponses avec la salle établissant le débat, et les ateliers techniques d’autre part, où les problématiques sont plus étroites et traitées devant une assistance plus réduite mais plus experte car concernée. Ces ateliers sont de remarquables moments d’échanges informels, sans tabou, où je crois que les uns et les autres découvrent vraiment leurs réalités respectives qui les conduisent parfois à  faire évoluer  leur avis sur les différents  sujets. Ce sont des moments constructifs, où il n’y a pas de spectateurs mais des acteurs. Nous avons proposé que cette nouvelle édition des Assises fasse partager la richesse des ateliers au cours d’une séance plénière.

 

Comment qualifieriez-vous la spécificité des échanges des Assises des Déchets ?

Aux Assises, on rencontre des personnes avec lesquelles il est peut être difficile d’échanger dans son quotidien. En tant qu’industriels ou éco-industriels, nous apprécions ainsi de parler avec les élus, les techniciens, les équipes du ministère ou de la Commission européenne… Et ce qui est marquant, c’est la liberté qui préside à nos échanges, en séances et entre les séances : il se passe toujours quelque chose aux Assises, même à l’occasion d’un café ! Les Assises des Déchets, c’est comme un « petit Grenelle », où nous choisissons de nous mettre tous autour de la table, avec nos convictions et nos pratiques différentes, en prenant le temps d’aller loin dans la discussion et l’argumentation, quitte à s’affronter parfois… mais toujours pour se quitter « bons amis » mais en ayant fait « bouger les lignes ». C’est sans doute là une des raisons du succès de l’événement.

 

Site internet : www.sita.fr