Les Assises : une boite à idée puissante, qui enrichit les politiques publiques – Patricia BLANC

Patricia Blanc, directrice générale de la prévention des risques (DGPR) au ministère de l’Écologie, du Développement durable et de l’Énergie, est une habituée des Assises des Déchets. Elle en analyse finement l’impact sur les politiques nationales des déchets.

 

Portrait de Patricia Blanc.

Patricia BLANC, Directrice générale de la prévention des risques (DGPR) – MEDDE

Comment le MEDDE se prépare-t-il aux Assises ?

Les Assises des Déchets, tous les deux ans, constituent des rendez-vous qui se sont rendus incontournables. C’est pour nous une occasion rare de rencontrer ensemble les différentes parties prenantes de l’univers des déchets, et de travailler avec elles sur les grandes orientations des politiques des déchets, les analyser, les valider, voire les infléchir ou les compléter… à un rythme biennal qui est de fait très pertinent. Les acteurs s’y parlent librement, échangent sans réserve et enrichissent les questionnements, sachant que les organisateurs portent une grande attention à la diversité et au respect des points de vue, entre pouvoirs publics, collectivités locales, industriels mais aussi société civile avec les associations environnementalistes et représentantes des consommateurs.

 

Aux Assises, on parle donc bilan, mais aussi perspectives ?

En effet, à ce rendez-vous partagé et attendu, on peut en transparence échanger les opinions, et travailler à l’avenir, dans un bon esprit de recherche de solutions, d’élaboration de propositions. Cette année, on attend par exemple que les Assises permettent d’avancer sur un bilan partagé du Plan déchets 2009-2012. Nous y écouterons les avis des uns et des autres, sur ce qu’a apporté ce plan et le niveau de la qualité de sa mise en oeuvre, mais aussi sur les évolutions nécessaires. Cela nous permettra ainsi de préparer l’étape suivante, d’enrichir notre feuille de route et donc de commencer à fixer les orientations du prochain Plan déchets. Si on y ajoute l’éclairage de pratiques internationales que proposent également les organisateurs, il est clair que les Assises nous mettent en situation du tour de table le plus complet, qui fonctionne comme une boîte à idées remarquablement puissante, qui enrichit les politiques publiques.

 

Quels thèmes majeurs identifiez-vous en 2013 ?

Le premier sujet sera bien entendu celui de la prévention, sur ses doubles aspects de la conception des produits et de la production des déchets. Sachant que, comme tous les Etats-membres de l’Union européenne, nous sommes en train de construire notre plan national de prévention, nous serons à l’automne dans la phase finale de son élaboration. Nous sommes ambitieux pour ce plan : il ne doit pas être un énième arsenal juridique et réglementaire, mais doit surtout déclencher des outils efficaces, les Assises seront l’occasion de les présenter et de les évaluer avec les acteurs. Un autre thème important à aborder ensemble sera celui de l’économie circulaire, à travers les enjeux de réutilisation, de réparation et de recyclage, dont le recyclage de proximité pour éviter les déplacements.

Si nous ne partons pas de rien, nos résultats en matière d’emballages par exemple sont bons, il nous reste encore des progrès à réaliser. Un autre sujet majeur sera celui des déchets des entreprises. Nous avons bien travaillé, notamment lors du Grenelle, sur les déchets des ménages. Il nous faut progresser sur les déchets des entreprises, singulièrement dans le secteur du BTP, où les volumes sont importants. Ces sujets seront au coeur de la Conférence environnementale de l’automne 2013, que nous préparons dans le cadre du Conseil national des déchets : les Assises seront l’occasion d’en débattre très largement avec l’ensemble des acteurs.

 

Site internet Medde : www.developpement-durable.gouv.fr